Documents
Alors que les fronts sont stabilisés (guerre de tranchées), l'armée allemande lance une attaque sur Verdun à partir de février 1916. Le général Pétain est chargé d'organiser la défense par le maréchal Foch. En mai-juin les combats s'intensifient.
Doc 3. Schéma du front
Source :
Doc 4. L'enfer de la bataille de Verdun raconté par un soldat ayant participé à la bataille
Vendredi 25 février 1916
Depuis trois jours, les Allemands ont déclenché une attaque formidable contre nos lignes du nord de Verdun. […]
Mardi 29 février 1916
Le carnage est immense. La débauche des projectiles d’armements est incroyable, 80.000 obus en quelques heures, sur un espace de 1.000 mètres de long sur 3 à 400 mètres de profondeur. Trois millions d’obus en quelques jours. On se demande comment des êtres vivants arrivent à se maintenir et à combattre dans un pareil enfer, où il ne reste pas un seul pied carré qui ne soit labouré par les obus de gros calibre. […]
Mercredi 29 mars 1916
Les Allemands avec une ténacité inouïe, avec une violence sans égale, attaquent lignes qu'ils martèlent et rongent.Nos poilus héroïques tiennent bon, malgré le déluge d’acier, de liquides enflammés et de gaz asphyxiants […]
Mercredi 4 avril 1916
Les poilus en ont assez et ne marcheront pas au-delà de quelques mois. A ce moment, nous serons acculés à la paix, sans avoir vaincu […]
Lundi 10 avril 1916
Ils ne passeront pas ! Mais viendra-t-il un jour où nous pourrons, nous, passer et vaincre ? Où ? Comment ? […]
Journal de guerre du docteur Marcel Poisot, manuscrit retrouvé en 1986.
Vendredi 25 février 1916
Depuis trois jours, les Allemands ont déclenché une attaque formidable contre nos lignes du nord de Verdun. […]
Mardi 29 février 1916
Le carnage est immense. La débauche des projectiles d’armements est incroyable, 80.000 obus en quelques heures, sur un espace de 1.000 mètres de long sur 3 à 400 mètres de profondeur. Trois millions d’obus en quelques jours. On se demande comment des êtres vivants arrivent à se maintenir et à combattre dans un pareil enfer, où il ne reste pas un seul pied carré qui ne soit labouré par les obus de gros calibre. […]
Mercredi 29 mars 1916
Les Allemands avec une ténacité inouïe, avec une violence sans égale, attaquent lignes qu'ils martèlent et rongent.Nos poilus héroïques tiennent bon, malgré le déluge d’acier, de liquides enflammés et de gaz asphyxiants […]
Mercredi 4 avril 1916
Les poilus en ont assez et ne marcheront pas au-delà de quelques mois. A ce moment, nous serons acculés à la paix, sans avoir vaincu […]
Lundi 10 avril 1916
Ils ne passeront pas ! Mais viendra-t-il un jour où nous pourrons, nous, passer et vaincre ? Où ? Comment ? […]
Journal de guerre du docteur Marcel Poisot, manuscrit retrouvé en 1986.
Source :
Doc 5. Lettre d'un poilu de Verdun à ses parents en 1916
« Mes chers parents, Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé, alors que tous mes camarades sont tombés morts ou blessés aux mains des Boches (1) qui nous ont fait souffrir les mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiants, attaques […]. Ah ! Grand Dieu, ici seulement, c’est la guerre. Je suis redescendu de la première ligne (2) ce matin. Je ne suis qu’un bloc de boue et j’ai dû faire racler mes vêtements avec un couteau car je ne pouvais plus me traîner, la boue collant à mes pans de capote après mes jambes […]. J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrage inouï. Je tombe de fatigue, voilà dix nuits que je passe en première ligne. Je vais me coucher, au repos dans un village à l’arrière où cela cogne cependant. J’ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées (3) . Je vous écrirai dès que je vais pouvoir ».
Lettre de Georges Gallois, 221e régiment d’infanterie, Paroles de poilu, Libro, 1998
(1) Nom donné aux allemands par les français
(2) ligne la plus proche du front
(3) Les morts
« Mes chers parents, Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé, alors que tous mes camarades sont tombés morts ou blessés aux mains des Boches (1) qui nous ont fait souffrir les mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiants, attaques […]. Ah ! Grand Dieu, ici seulement, c’est la guerre. Je suis redescendu de la première ligne (2) ce matin. Je ne suis qu’un bloc de boue et j’ai dû faire racler mes vêtements avec un couteau car je ne pouvais plus me traîner, la boue collant à mes pans de capote après mes jambes […]. J’ai eu soif, j’ai connu l’horreur de l’attente de la mort sous un tir de barrage inouï. Je tombe de fatigue, voilà dix nuits que je passe en première ligne. Je vais me coucher, au repos dans un village à l’arrière où cela cogne cependant. J’ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées (3) . Je vous écrirai dès que je vais pouvoir ».
Lettre de Georges Gallois, 221e régiment d’infanterie, Paroles de poilu, Libro, 1998
(1) Nom donné aux allemands par les français
(2) ligne la plus proche du front
(3) Les morts