Activite 4

Problématique de la séance : Que signifie combattre dans la Première Guerre mondiale ?

- Rédiger
- Coopérer
Reperes

Définitions utiles :
Front: zone de combat.
Tranchées: Fossé allongé, creusé à proximité des lignes ennemies, et où les soldats demeurent à couvert.
Front: zone de combat.
Tranchées: Fossé allongé, creusé à proximité des lignes ennemies, et où les soldats demeurent à couvert.
Les documents
Doc 1. Une pétition de soldat en 1917
Les soussignés sous-officiers caporaux et soldats vous prient de soumettre au Colonel du 298e Régiment leur intention bien déterminée de ne plus retourner en tranchées dans le cas éventuel où vous auriez reçu des instructions nous y obligeant. Tous nous sommes solidaires les uns des autres car nous nous rendons compte que la continuation de la guerre qui a déjà fait verser le sang de millions de victimes n’est plus qu’une duperie sans aucun profit pour la France et moins encore pour ceux qui la font réellement et espérons par notre attitude qui n’est pas isolée à amener nos gouvernants pendant qu’il est temps encore à une paix honorable.
Pétition du 29 juin 1917, cité par André Loez et Nicolas Offenstadt, La Grande Guerre. Carnet du centenaire, Albin Michel, 2013.
Les soussignés sous-officiers caporaux et soldats vous prient de soumettre au Colonel du 298e Régiment leur intention bien déterminée de ne plus retourner en tranchées dans le cas éventuel où vous auriez reçu des instructions nous y obligeant. Tous nous sommes solidaires les uns des autres car nous nous rendons compte que la continuation de la guerre qui a déjà fait verser le sang de millions de victimes n’est plus qu’une duperie sans aucun profit pour la France et moins encore pour ceux qui la font réellement et espérons par notre attitude qui n’est pas isolée à amener nos gouvernants pendant qu’il est temps encore à une paix honorable.
Pétition du 29 juin 1917, cité par André Loez et Nicolas Offenstadt, La Grande Guerre. Carnet du centenaire, Albin Michel, 2013.
Doc 2. L'écrivain jean Giono raconte son expérience de combat
C’est la grande bataille de Verdun. Le monde entier a les yeux fixés sur nous. Nous avons de terribles soucis. Vaincre? résister? tenir? faire notre devoir? Non. Faire nos besoins. Dehors, c’est un déluge de fer. C’est très simple : il tombe un obus de chaque calibre par minute et par mètre carré. Nous sommes neuf survivants dans un trou. Ce n’est pas un abri, mais les quarante centimètres de terre et de rondins sur notre tête sont devant nos yeux une sorte de visière contre l’horreur. Plus rien au monde ne nous fera sortir de là. Mais ce que nous avons mangé, ce que nous mangeons se réveille plusieurs fois par jour dans notre ventre. Il faut que nous fassions nos besoins. Le premier de nous que ça a pris est sorti ; depuis deux jours il est là, à trois mètres devant nous, mort déculotté. Nous faisons dans du papier et nous le jetons là devant. Nous avons fait dans de vieilles lettres que nous gardions. Nous sommes neuf dans un espace où normalement on pourrait tenir à peine trois serrés. Nous sommes un peu plus serrés. Nos jambes et nos bras sont emmêlés. Jean Giono, Extrait de « Recherche de la pureté », Ecrits pacifistes,1939. Doc 3. La vie dans les tranchées
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Doc 4. Des témoignages de soldats dans les tranchées
Un soldat français : « La pluie commence à tomber et remplit nos tranchées à moitié [...]. Nous sommes trempés jusqu’aux os, tremblants de froid, et nous souffrons, avant tout, de la faim et de la soif, car nous ne pouvons être ravitaillés. »
Un soldat allemand : « Des odeurs de cadavres qui n’ont pu être enterrés s’élèvent des anciennes tranchées françaises ravagées [...]. Quand vient le vent du nord avec son épouvantable odeur de putréfaction (1) ou avec la puanteur des grenades de soufre et de phosphore (2) et quand le feu de batterie reprend, nos nerfs sont remis à rude épreuve. »
Un soldat français : « Imagine ce que peut être un assaut à l’arme blanche, ces aciers fins et blancs au bout des fusils tenus par nos mains crispées. Ce combat est ce que l’on peut demander de pire à nos corps faibles, tremblants [...]. Nous arrivons tout près des Boches et un terrible corps à corps s’engage. Les fusils ne peuvent plus nous servir et c’est à l’aide de nos pelles que nous frappons [...]. Je saigne du nez et des oreilles, je suis fou, je ne vois même plus le danger. »
Extraits de Jean-Pierre Guéno, Paroles de Verdun, 2006.
(1) Putréfaction : Décomposition, pourriture des cadavres.
(2) Armes chimiques capables de provoquer des brûlures plus ou moins graves
Un soldat français : « La pluie commence à tomber et remplit nos tranchées à moitié [...]. Nous sommes trempés jusqu’aux os, tremblants de froid, et nous souffrons, avant tout, de la faim et de la soif, car nous ne pouvons être ravitaillés. »
Un soldat allemand : « Des odeurs de cadavres qui n’ont pu être enterrés s’élèvent des anciennes tranchées françaises ravagées [...]. Quand vient le vent du nord avec son épouvantable odeur de putréfaction (1) ou avec la puanteur des grenades de soufre et de phosphore (2) et quand le feu de batterie reprend, nos nerfs sont remis à rude épreuve. »
Un soldat français : « Imagine ce que peut être un assaut à l’arme blanche, ces aciers fins et blancs au bout des fusils tenus par nos mains crispées. Ce combat est ce que l’on peut demander de pire à nos corps faibles, tremblants [...]. Nous arrivons tout près des Boches et un terrible corps à corps s’engage. Les fusils ne peuvent plus nous servir et c’est à l’aide de nos pelles que nous frappons [...]. Je saigne du nez et des oreilles, je suis fou, je ne vois même plus le danger. »
Extraits de Jean-Pierre Guéno, Paroles de Verdun, 2006.
(1) Putréfaction : Décomposition, pourriture des cadavres.
(2) Armes chimiques capables de provoquer des brûlures plus ou moins graves